Jimmy Gressier souhaite "refaire tomber son record de France" au meeting Herculis à Monaco

Rien ne semble résister au Boulonnais en ce moment. Les chiffres parlent d’ailleurs d’eux-mêmes. Cette année, l’athlète de 28 ans a battu cinq de ses records personnels, dont trois sur la seule distance du 5.000 mètres, où il est attendu demain sur la piste du stade Louis-II à Monaco. Le 5.000 mètres en salle? Meilleur chrono d’Europe subtilisé à Marc Scott pour plus de deux secondes, à Boston en février (12’54’’92). Le 5 kilomètres sur route? Encore un record continental, battu en mars à Lille (12’57’’). Le 5.000 mètres? Le meilleur temps français de l’histoire en 12’51’’59, il y a moins d’un mois à Paris.
"Refaire tomber mon record de France"À froid, Jimmy Gressier analyse cette montée en puissance par un phénomène de répétition. "J’ai énormément de maturité sur cette distance. À l’entraînement, j’ai passé un cap depuis trois ans, mais les résultats n’ont pas été visibles de suite. Ce qui fait la différence maintenant, c’est que j’ai plus d’opportunités de courir de 5.000 mètres qu’à l’époque."
Le demi-fondeur sera-t-il capable pour autant d’améliorer un chrono déjà vaincu le 20 juin dernier? Ce sera l’ambition assumée du récent vainqueur du semi-marathon de Bruxelles lors des Championnats d’Europe sur route, record perso (encore) en prime (59’45’’). "J’ai couru mon 5.000 de Paris en 12’51’’ en étant à 85%, et j’espère arriver à 100% à Monaco. On ne va pas se mentir, l’objectif c’est de refaire tomber mon record de France."
Sur le Rocher, le natif de Boulogne-sur-Mer sera aux prises avec le gratin mondial de la spécialité. Entre autres, les éthiopiens Bekele, Kejelcha et Mehary, emmenés par le médaillé de bronze aux JO de Rio sur 5.000 mètres, Hagos Gebrhiwet. Le Suisse Dominic Lobalu, avec qui Jimmy Gressier partageait le record d‘Europe sur le 5 kilomètres route, sera lui aussi de la partie.
À l’instar des autres disciplines du meeting monégasque, le plateau du 5.000 mètres sera de niveau olympique. Presque une aubaine pour le coureur français. "Je vais prendre des risques sans me fixer de limites. La course va décider de mon allure mais le fait de se mesurer aux meilleurs du monde fait qu’on a envie de les suivre. Encore faut-il réussir, mais aujourd’hui, je me rapproche de leurs meilleurs chronos", estime le recordman d’Europe en salle. Lequel reste tout de même à 15 secondes du meilleur temps de Hagos Gebrhiwet (12’36’’73).
Son plan de course soigneusement établiS’il souhaite encore améliorer son temps de référence, le 13e du 10.000 mètres aux Jeux de Paris devra partir fort. Pour ensuite, selon les évènements, espérer rester au contact des leaders. C’est en tout cas le plan de course établi du côté de son clan. "Je suis pris entre deux feux. Entre mon ancien niveau, celui d’un 5.000 mètres en 13 minutes et celui en 12’40-45. Je pense qu’il vaut mieux se faire tirer vers le haut en essayant de suivre au maximum le groupe de tête. Après, on verra jusqu’où je peux tenir. Une chose est sûre, je prendrai le paquet de devant et pas celui de derrière".
Jimmy Gressier pourra se donner confiance en se rappelant que les terres princières lui donnent généralement des ailes. C’est dans les rues monégasques qu’il avait fait tomber le record d’Europe du 5 kilomètres sur route pour la première fois en 2020. Il se l’est à nouveau accaparé trois ans plus tard en améliorant son chrono de 5 secondes, en 13’12’’. La même année 2023, le Nordiste avait encore mis aux oubliettes un autre record de France du 5 000 m au Louis-II, en signant un 12’56’’ qu’il ne cesse d’améliorer depuis. "Cette année je peux encore raviver de bons souvenirs. Jusqu’à présent, ça m’a toujours réussi à chaque fois que je m’y suis déplacé. C’est toujours un plaisir d’y revenir." Sa folle série ne demande qu’à vivre.
Nice Matin